Chekhov_Gooseberries

Le Baiser, Tchekhov

De prime abord, cette nouvelle te Tchekhov semble consacrée à des officiers d’artillerie avec une large palette de personnalités : Lobytko est capable de flairer une femme à plusieurs verstes. Merzlyakov lit religieusement Le Messager de l’Europe. Ryabovitch est un homme timide, atteint par la cécité psychique et qui s’est abandonné à la tristesse.

Au fil des année, cette réalisation devint en quelque sorte une habitude et lorsqu’il contemplait ses amis en train de danser ou de parler fort, il ne les enviait plus mais étais seulement emplis de tristesse.

Mais cette nouvelle est bien plus que ça. Le baiser inattendu, offert par erreur, est un de ces merveilleux moments de vie, mais qui sont tout aussi cruels. On ne sent pas ce baiser autant qu’on l’entend car il trouble les sens et l’être tout entier.

Ces moments extraordinaires sont un entrebâillement lumineux sur une pièce obscure. Ils apportent un espoir : l’espoir d’être … ordinaire. L’homme tiendra ce moment pour cher, car c’est un souvenir mémorable… que l’on peut narrer en à peine quelques mots. Ces moments sont ordinaires. Ordinaires pour la multitude. C’est une caresse accidentelle du destin, des visions, des rêves et une symphonie inachevée, des moqueries cruelles qui vous ramènent à l’absurdité et futilité de la vie :

Et le monde entier, la vie entière parurent à Ryabovitch comme dénués de sens et une plaisanterie futile. Il se souvint comment le destin l’avait accidentellement caressé.

Chacun doit être vigilant à ne pas s’attirer la colère du sort.

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